Nos concepteurs d'avions légers oublient parfois les lois de la physique lorsqu'ils abordent le refroidissement moteur.
Et pourtant notre sécurité en dépend...
Nos moteurs thermiques n'ont qu'un rendement inférieur à 30 %. Cela veut dire que lorsque notre moteur délivre, par exemple 80 chevaux sur l'arbre d'hélice, l'équivalent du double part en pollution et chaleur. Notre machine brasse de l'air, et laisse derrière elle un sillage chaud de gaz et d'imbrûlés.
Le meilleur en terme de capacité thermique est l'eau. Pour des raisons de point de congélation on lui adjoint souvent de l'éthylène glycol dans les proportions d'environ 50/50.
Dans le monde des sports mécaniques (moto) on conserve l'eau pure, imbattable pour évacuer les calories, et non glissante en cas de fuite.
Stemme a récemment émis un Bulletin Service Urgent sur la possibilité d'incendie avec un liquide de refroidissement 100% propylène glycol comme l'Evans NPG+ sur ses machines S10-VT à moteur Rotax.
De nombreux propriétaires de Rotax s'en sont émus, aussi deux constructeurs d'Europa Ron Parigoris et Wayne Gutschow, ont entrepris une comparaison expérimentale de l'inflammabilité de différents fluides moteur, avec des résultats très intéressants.
Les travaux d'ingénieurs sur le refroidissement des moteurs d'aviation se trouvent maintenant... dans les musées !
Depuis les années 50 les ingénieurs aéronautiques n'étudient plus le refroidissement des moteurs à piston...et ça se voit !
La science des anciens cède la place à une poignée de recettes, qui peu à peu se caricaturent. En observant les machines récentes, parfois on se demande ;-)
Lors de la conception des radiateurs du MCR 4S, nous disposions de peu d'éléments. Une fois le faisceau défini, il restait à dessiner un canal, ou tunnel aussi efficace que possible, en minimisant la traînée de refroidissement.
N'ayant pas les moyens de calculer ou simuler, j'ai dû mesurer et visualiser. Les travaux se sont déroulés de l'automne 2003 au printemps 2004 dans un laboratoire ultra-secret des Alpes...