Tous nos avions comportent de gros fils, pour alimenter le démarreur, par exemple.
Beaucoup de constructeurs s'interrogent sur la meilleure manière de poser les cosses sur de telles sections. Le sertissage exige une pince spéciale, la soudure effraie un peu.
Les deux techniques sont valides en aéronautique.
Quelle que soit la marque, les cosses sont invariablement en cuivre étamé, et conviennent donc parfaitement pour la soudure comme pour le sertissage.
J'ai utilisé des cosses Solistrand de chez AMP.
On remarquera sur la photo, que la cosse de gauche a subi un essai de sertissage. Elle reste utilisable pour soudure sur un fil de plus faible section.
En aéronautique, on sertit beaucoup. Principalement pour des raisons pratiques, mais aussi parce qu'il est plus facile de former les personnels, et d'obtenir des résultats constants avec une pince calibrée.
Un sertissage bien réalisé est étanche, les brins du fil forment une masse compacte.
Pour le constructeur qui dispose du matériel nécessaire la pose par sertissage est la plus rapide et la plus clean.
Sur un aérodrome il est facile d'emprunter une pince à embouts, genre Nicopress® ou autre.
Inconvénient pour le constructeur amateur : les cosses ne sont pas réutilisables, et le démontage, en cas d'errreur ou de modification, est assez malaisé.
J'ai utilisé la pince de Dyn'Aéro : une pince à manchonner les câbles acier ARM HSC-600, fabriquée au Japon.
L'empreinte n°3 convenait très bien à nos fils de jauge AWG 4.
Attention, les gros fils ne peuvent se tordre. Il convient donc de repérer l'orientation de la cosse sur son fil lors du montage à blanc
Chaque cosse a subi 2 sertissages côte à côte.
Pour le repérage du fil, une étiquette imprimée laser sous un morceau de gaine thermo transparente, selon la méthode proposée par Bob Nuckolls.
Les schémas de notre projet ont été exécutés à l'avance, et les tous les fils sont repérés.
Étiqueter avant de sertir !
À prévoir avant de sertir !
Un morceau de gaine thermorétractable, enfilé avant le sertissage, permet de finir proprement la pose.
La soudure à l'étain reste très employée en aéronautique pour les connexions électriques.
Elle permet à l'amateur de poser les cosses de forte section sans outillage coûteux.
Photos avec la complicité de Jérôme Delamarre.
Commencer par un montage à blanc, et repérer d'un trait de feutre l'orientation de la cosse par rapport à son fil.
Noter qu'en cas d'erreur, la cosse peut être dessoudée puis ressoudée dans la bonne position.
Les puristes pourront utiliser un petit chalumeau ou un gros fer à souder.
Plus pratique encore, la chauffe au décapeur thermique marche à merveille. Régler au maximum.
Placer le fil muni de sa cosse sur un support isolant. Ici, une plaque de contreplaqué, posée sur une feuille d'isolant pour cloison pare-feu.
La connexion nécessite beaucoup de soudure. Travailler sur une portion de fil propre.
La connexion avant nettoyage. L'isolant souffre un peu, mais c'est sans importance, la connexion sera recouverte de gaine thermo.
Noter le trait d'orientation.
La même après nettoyage du flux
En ne chauffant que la partie couverte par la cosse, on limite la remontée de soudure par capillarité, et le fil garde sa souplesse.
là encore, il faut y penser avant !
La gaine thermo nous donne un aspect très net.
Le capuchon de protection en place.
Si votre fil traverse la structure, la seconde cosse devra être posée en place sur l'avion.
Si vous soudez, pensez à protéger le reste de la machine de la chaleur ou de la flamme !