Pour maintenir la consommation totale dans la limite d'une quinzaine d'ampères, l'optimisation de tous les accessoires du MCR 4S est nécessaire.
Le phare d'atterrissage ne fait pas exception.
La technologie xénon HID nous a semblé tout à fait adaptée, avec une optique de chez XeVision ("Zi-Vi-jeune").
- Forte luminosité pour une consommation mesurée à 3,45 A en régime permanent.
- Résistance aux vibrations
- Pas de risque d'explosion en altitude (testé à 35000 ft)
- Réflecteur métal
- Ballast étanche (classification IP67)
L'ampoule est de type D 1S, avec starter intégré.
L'optique est installée dans une découpe de l'extémité du longeron, après avis du bureau d'étude de DA
Le ballast est fixé avec des prisonniers sur la nervure d'extrémité gauche. Les fils cheminent dans l'angle du toit de fuite.
Manuel nous présente son montage de phare xénon. On remarquera les similitudes, le MCR 4S ne laisse pas beaucoup d'options.
Il est possible de trouver ce matériel en Europe, chez Atex International :
Au moins pour être bien vu, l'installation d'un phare d'atterrissage peut être souhaitable. Sur les avions traditionnels, celui-ci est le plus souvent constitué d'un gros réflecteur et d'une ampoule 100 W, et ça ne fonctionne pas trop mal.
Mais il y a un gros hic avec nos Rotax : 100 W c'est à peu près la moitié de la production de l'alternateur d'origine, qui est déjà bien limite en temps normal. Donc une seule solution : consommer moins.
Pour cela, on peut mettre un petit réflecteur avec une ampoule 35 W utilisée dans les spots halogènes à la maison. La consommation devient alors très acceptable, mais la puissance lumineuse devient également toute symbolique.
L'alternative que j'ai choisie, est d'installer un phare au Xénon, comme on voit de plus en plus sur les voitures.
Les avantages sont une luminosité exceptionnelle, équivalent à celle d'une ampoule halogène de 150 W, pour une consommation moyenne de seulement 35 W.
Une ampoule traditionnelle dite halogène, c'est un filament qui rougit au passage de l'électricité. Une ampoule Xénon éclaire au moyen d'un gaz (le xénon) qui est "enflammé" par un arc électrique. Cet arc est créé par un convertisseur haute tension (le ballast) qui transforme le 12 V en 23000 V, l'envoie dans un module de décharge (le starter), pour finir à l'ampoule.
Sur les montage xénon auto d'origine, le starter est intégré à l'ampoule, d'où le prix exorbitant d'une ampoule D2R ou D2S.Lors du démarrage du système, la puissance nécessaire pour créer l'arc devant enflammer le gaz est importante, et porte la consommation à 8 A. Le gaz devenant chaud, la puissance nécessaire diminue alors pour se stabiliser à 3,5 A, sous un voltage d'environ 8000 V, au bout de 5 à 10 secondes. Ceci explique que l'ampoule ne prenne pas instantanément sa pleine luminosité.
Outre la luminosité exceptionnelle, une couleur de lumière proche de la lumière du jour, et une consommation faible, la durée de vie d'une ampoule xénon est d'environ 2000 h, contre 400 h pour une halogène.
Pour mettre le xénon sur l'avion, je suis parti d'un kit de conversion disponible chez certains accessoiristes, qui permet d'installer du xénon sur n'importe quel véhicule en lieu et place de l'ampoule d'origine, en gardant le même optique.
Il s'agit dans mon cas d'une ampoule xénon avec un culot H7, ainsi que du ballast et du starter qui seront reliés au circuit électrique de l'avion dédié à cette fonction.
L'optique utilisée est un longue portée Hella FF50, aux dimensions adaptées au bord d'attaque du MCR 4S. On a ainsi un vrai projecteur, qui participe grandement aux qualités lumineuses de l'ensemble, et qui avec sa vitre laisse très peu de chaleur rayonner.
Ainsi l'optique peut être prise en main nue même après plusieurs minutes de fonctionnement, ce qui est plutôt rassurant sur un avion très sensible à la chaleur (carbone-résine).
Largeur 117 mm
profondeur 96 mm
hauteur totale 65 mm
L'étrier livré avec permet de fixer l'optique par l'intrados, et de conserver une petite marge pour l'orienter en hauteur et en largeur.
L'optique pèse 220 g et le système xénon 680 g. D'ici la fin de l'année vont sortir des kits xénon plus légers, avec le starter intégré au ballast, pour un poids total de moins de 400 g.
L'emplacement le plus judicieux et à vrai dire quasiment le seul envisageable, est sur le bord d'attaque à l'extrémité de l'aile.
On voit ici les découpes réalisées sur le BA et dans la mousse du longeron pour l'installation de l'optique.
Ballast et starter sont fixés sur la nervure d'extrémité. Les connecteurs étant parfaitement étanches, la proximité de vapeurs éventuelles d'essence sur les tuyaux de mise à l'air libre des réservoirs ne pose manifestement pas de problèmes.
Le cache avant est en plexi formé au décapeur thermique, puis gratté dans l'épaisseur sur les bords pour affleurer autant que possible au revêtement de l'aile. Bien sûr, on peut faire plus facile, mais ce sera moins beau…
A l'usage, le phare xénon a une luminosité vraiment exceptionnelle, même en plein jour, et tous ceux qui l'ont vu ont été très étonnés. De nuit, avec 2 phares, on éclaire vraiment la piste, et d'assez loin, au point que poser sur une piste non éclairée soit du domaine du possible.
Ce phare xénon est à mon sens un élément de sécurité non négligeable, pouvant apporter un vrai plus dans de nombreuses situations.
Son prix de revient est de l'ordre de 370 Euros TTC.